TPE : L'Hydroélectricité

Les barrages ont aussi un impact négatif important sur la qualité de l'eau. Prenons l'exemple du fleuve Yangtzé en Chine, avec le barrage des Trois Gorges.

Les villes de Chongqing, Wuhan, et Nankin polluent fortement le Yangtzé en aval. Dans le fleuve se déversent les eaux usées des villes et des usines situées sur les rives. Des tonnes d'eaux usées, de polluants, de poisons (mercure, plomb, chrome, arsenic...), de déchets se retrouvent dans le fleuve. Selon le rapport 2007 sur la protection et le développement du Yangtzé, « plus de 600 km du fleuve sont dans un état critique ». Le volume de pêche annuel est passé de 427 000 tonnes dans les années 1950 à environ 100.000 tonnes dans les années 1990.
Par sa rétention d'eau, le barrage ne va qu'empirer la qualité de l'eau. On peut craindre de voir le réservoir se transformer en une véritable décharge. De plus, la mise en eau du barrage va engloutir un millier de mines de charbon, deux cents décharges d'ordures, un millier et demi d'abattoirs.
Face à cette menace de dégradation de la qualité de l'eau due au barrage, le gouvernement chinois a pris d'importantes mesures : plusieurs usines de traitement des eaux usées ont été construites près du barrage et la construction de nouvelles usines en amont du fleuve est en projet (5 milliards de yuans, soit 602 millions de dollars, ont déjà été déboursés.

Chongqing
( source : http://www.mstforum.com.cn/elycs.htm )

Autre exemple, celui de l'Iraq, confronté à une qualité d'eau médiocre. En effet, cette mauvaise qualité est due à la succession des barrages sur l'Euphrate, en Turquie puis en Syrie qui entraîne un tarissement du fleuve et une augmentation importante de la densité des polluants et des engrais.
Cette pollution de l'eau a augmenté de façon considérable les cas de fièvres typhoïdes. En 1994, on en comptait 2000 cas. En 2000, on en comptait 28.000 (soit 14 fois plus, 1400%).

Le phénomène d'eutrophisation détériore également la qualité de l'eau. Des débris végétaux peuvent être entraînés dans la retenue d'eau lors de la mise en eau. Ceux-ci vont se décomposer dans le réservoir, enrichissant l'eau en éléments nutritifs qui vont favoriser la prolifération de végétaux aquatiques. Ces végétaux aquatiques sont de gros consommateurs d'oxygène et asphyxient les autres formes de vie aquatique. C'est l'eutrophisation, plus marquée encore dans les pays tropicaux du fait de la chaleur qui favorise la prolifération et la décomposittion des végétaux, par effet de catalyse.
De plus, ces végétaux indésirables peuvent obstruer les prises d'eau, gêner les activités de pêche et abriter des insectes vecteurs de maladies (paludisme, bilharziose, filariose, fièvre jaune...).
Par ailleurs, un excès d'oxygène peut aussi provoquer la mort de nombreux poissons. Quand l'eau passe par-dessus les déversoirs, phénomène très rare, elle subit, au contact de l'air, une très forte oxygénation. Les bulles de gaz passent alors dans le sang des poissons et les tuent. On avait constaté une forte mortalité de poissons due à ce phénomène sur le fleuve Columbia, aux USA, dans les années 1970.